C’est une première. En France et particulièrement dans les Yvelines, le Val-d’Oise et en Alsace, le prix au litre du gasoil dépasse celui de l’essence dans plus de la moitié des stations-service. Avant, l’avantage était encore au diesel avec une moyenne nationale à 1,533 euros par litre. Contre 1,547 euros pour le sans-plomb 95. Mis à part le resserrement des tarifs entre les deux carburants, c’est aussi une hausse constante et importante qui est constatée.
Prix du carburant : le prix du diesel rejoint celui de l’essence
Les Parisiens avancent alors une augmentation de 17,21% pour l’essence et 24,23% pour le diesel en un an. Cette augmentation est liée à la hausse mondiale du cours du pétrole. Mais aussi à la hausse de fiscalité qui pèse pour près de 60% des prix des carburants. En effet, l’exécutif a augmenté en 2018 les taxes sur l’essence et sur le diesel, respectivement de 4 et 7 centimes d’euros par litre. Pour ainsi favoriser une convergence fiscale entre ces deux carburants et de lutter contre le réchauffement climatique.
Un alignement programmé de la fiscalité entre essence et diesel
Cette politique fiscale a été renforcé en 2019 avec des hausses de 6 centimes pour le diesel et de 3 centimes pour l’essence. Elle devrait être renforcée à nouveau jusqu’en 2022. L’objectif étant de rendre le diesel jugé néfaste pour l’environnement et plus onéreux que l’essence.
« Le fait qu’il y ait un rattrapage du diesel sur l’essence pour des raisons de santé publique ne nous pose pas de problème. C’est même assez logique. Le problème, c’est qu‘aujourd’hui on cumule de fortes augmentations de taxes, et la flambée des prix du pétrole ». Estime auprès de l’AFP François Carlier, le délégué général de l’association de consommateurs CLCV. Il appelle l’exécutif à geler les hausses prévues l’année prochaine pour ainsi éviter de pénaliser le porte-monnaie des Français. « Notamment dans les zones rurales ».
Par ailleurs, la montée plus rapide que prévu des prix du pétrole met en difficulté l’exécutif qui a fait voter une forte hausse des taxes sur le carburant pour favoriser la transition énergétique, mais s’expose également à de nouvelles critiques sur le pouvoir d’achat. « Une bombe atomique » selon le député LR Marc Le Fur, une « flambée dangereuse » pour l’association 40 millions d’automobilistes.
Le diesel et l’essence sont taxés en 2022
Longtemps, les gouvernements français ont voulu favoriser le diesel par une politique fiscale incitative en taxant plus lourdement l’essence. Cette ère est alors terminée. Plus sensibles aux impacts du gazole sur la pollution atmosphérique et sur la santé. Les autorités ont changé de braquet sous le quinquennat Hollande. De plus, le rattrapage de la fiscalité du diesel, engagé en 2015 a été amplifié sous Emmanuel Macron.
Conformément à son engagement de campagne, le président vise un alignement des taxes sur les deux carburants à l’horizon 2022. Par ailleurs, l’objectif affiché de ce durcissement de la fiscalité du gazole est de dissuader les automobilistes d’utiliser des voitures diesel.