Les assureurs en France ajustent les primes d’assurance auto selon le système de tarification du bonus-malus. Ce système, conçu pour encourager une conduite responsable, pénalise les conducteurs ayant causé des accidents. Il récompense ceux sans sinistres. Comprendre le calcul du bonus-malus auto aide à optimiser ses dépenses d’assurance et évite les mauvaises surprises sur le montant de la prime.
Qu’est-ce que le bonus-malus auto ?
Le bonus-malus auto, également connu sous le nom de « coefficient de réduction-majoration », est un outil de modulation des primes d’assurance auto. Ce système repose sur un coefficient qui augmente ou diminue en fonction des sinistres responsables enregistrés. Les conducteurs prudents accumulent un bonus qui diminue leur prime, tandis que ceux ayant causé des accidents voient leur prime majorée.
Ce coefficient commence à 1 pour chaque conducteur nouvellement assuré. Chaque année sans sinistre responsable réduit ce coefficient de 5 %, tandis que chaque accident responsable entraîne une majoration de 25 %. Ce mécanisme récompense les conducteurs exemplaires et dissuade les comportements à risque.
Comment est calculé le bonus-malus ?
Le coefficient se calcule sur une période de référence de 12 mois consécutifs, qui se termine deux mois avant l’échéance annuelle du contrat. Par exemple, pour une échéance au 1er janvier, la période de référence s’étend du 1er novembre de l’année précédente au 31 octobre de l’année en cours.
Le coefficient est calculé ainsi :
- Sans sinistre responsable : Le coefficient est multiplié par 0,95 chaque année sans accident, réduisant la prime de 5 % par an. Après plusieurs années sans sinistre, le coefficient minimal de 0,5 peut être atteint, correspondant à une réduction de 50 %.
- Avec sinistre responsable : Chaque sinistre augmente le coefficient de 25 %, soit un multiplicateur de 1,25. Après un accident, le coefficient est donc majoré et la prime augmente proportionnellement.
Voici des exemples concrets :
- Année sans sinistre : Un conducteur sans sinistre pendant trois ans aura un coefficient de 0,857 (1 x 0,95³), ce qui correspond à une réduction de 14,3 % de sa prime initiale.
- Sinistre responsable après une année sans sinistre : Si un conducteur a un accident après deux années sans sinistre, son coefficient passera de 0,9025 à 1,128, augmentant la prime de 12,8 %.
Les sinistres pris en compte dans le bonus-malus
Seuls certains types de sinistres affectent le coefficient bonus-malus. Pour qu’un sinistre entraîne un malus, il doit remplir deux conditions :
- Responsabilité totale ou partielle : Le conducteur doit être considéré responsable, partiellement ou totalement, de l’accident.
- Indemnisation : L’accident doit avoir entraîné une indemnisation par l’assureur.
Les accidents non responsables, ainsi que les sinistres mineurs comme le bris de glace, le vol ou l’incendie, n’ont pas d’impact sur le bonus-malus. Cela permet de ne pas pénaliser les conducteurs pour des événements indépendants de leur comportement au volant.
Jeunes conducteurs, absence d’assurance et changement d’assureur
Les jeunes conducteurs, qui viennent tout juste d’obtenir leur permis, débutent avec un coefficient de 1. Cependant, ils subissent souvent une surprime en raison de leur manque d’expérience au volant. Cette surprime diminue progressivement au fil des années sans sinistre, et les jeunes conducteurs prudents peuvent même accumuler un bonus, réduisant ainsi leur prime d’assurance.
Quand un conducteur change d’assureur, son coefficient de bonus-malus le suit. Ce coefficient s’attache à la personne assurée, et non au contrat. Ainsi, un malus ne disparaît pas avec un changement d’assureur. Le nouvel assureur reprend le coefficient en cours lors de la souscription.
Enfin, les conducteurs non assurés depuis plus de trois ans retrouvent un coefficient de 1 lorsqu’ils souscrivent un nouveau contrat.
Les avantages et inconvénients du bonus-malus
Le bonus-malus présente de nombreux avantages pour les assureurs et les conducteurs prudents, mais il comporte également des inconvénients :
Les avantages
- Incitation à la prudence : En pénalisant les comportements à risque, ce système encourage une conduite plus responsable.
- Réduction des coûts pour les bons conducteurs : Les conducteurs sans sinistre peuvent atteindre un coefficient minimal de 0,5, réduisant leur prime de moitié.
- Personnalisation des primes : Le bonus-malus permet d’adapter les primes au profil de risque du conducteur, offrant un coût plus juste.
Les inconvénients
- Impact financier en cas de sinistres responsables : Un malus peut rapidement majorer la prime, rendant l’assurance coûteuse, notamment pour les jeunes conducteurs.
- Difficile pour les jeunes d’accéder à des primes basses : La surprime pour jeunes conducteurs, combinée au malus, rend l’assurance auto onéreuse pour cette catégorie.
- Peu de prise en compte des circonstances : En cas d’accidents responsables, même pour des raisons mineures, le malus s’applique sans prendre en compte d’éventuelles circonstances atténuantes.
Maximiser le bonus auto : conseils pratiques
Pour obtenir le meilleur coefficient de bonus-malus possible, adoptez une conduite prévoyante et prudente. Voici quelques conseils :
- Suivre le Code de la route : Respecter les limitations de vitesse et les signalisations réduit les risques d’accidents.
- Utiliser les aides à la conduite : Les voitures modernes équipées d’aides à la conduite (ABS, régulateur de vitesse) permettent de limiter les risques d’accident.
- Choisir une assurance tous risques : Bien que plus coûteuse, elle couvre les sinistres mineurs sans affecter le bonus-malus, ce qui aide à éviter le malus pour des incidents mineurs.
Les options pour les conducteurs malussés
Les conducteurs malussés ont souvent des primes plus élevées, mais plusieurs stratégies permettent de réduire leur coût d’assurance :
- Souscrire une assurance pour malussés : Certains assureurs proposent des contrats spécifiques aux conducteurs malussés. Bien que plus chers, ces contrats permettent de couvrir les besoins essentiels.
- Participer à un stage de conduite : Certaines compagnies offrent des réductions pour les conducteurs suivant un stage de sensibilisation à la sécurité routière.
- Conserver une conduite prudente : Après deux années sans accident responsable, le malus disparaît, et le coefficient redevient 1.
Le bonus-malus et la sécurité routière
En récompensant la conduite prudente et en pénalisant les comportements risqués, le bonus-malus encourage la sécurité routière. Les primes plus élevées pour les conducteurs à risque incitent ces derniers à revoir leur conduite pour ne pas subir de surcoût. Ce système contribue ainsi indirectement à réduire le nombre d’accidents et à améliorer la sécurité des routes.
Comparaison du bonus-malus dans d’autres pays
Le système de bonus-malus n’est pas unique à la France, mais il prend des formes différentes ailleurs :
- Allemagne : Les conducteurs perdent du bonus même pour des infractions mineures, ce qui pousse à une grande vigilance.
- Royaume-Uni : Un conducteur accumule des “années sans sinistre” qui restent valables même après un changement d’assureur.
- Italie : Le malus est particulièrement sévère pour les jeunes conducteurs, avec des primes très élevées pour les moins de 25 ans.
FAQs – Vos questions fréquentes sur le bonus-malus auto
- Peut-on obtenir une assurance avec un malus ?
Oui, mais la prime est plus élevée. Certains assureurs offrent des options spécifiques pour les conducteurs malussés. - Peut-on transférer son bonus à un autre conducteur ?
Non, le coefficient est attaché à la personne assurée, et il ne peut être transféré à quelqu’un d’autre. - Le bris de glace affecte-t-il le bonus ?
Non, ce type de sinistre ne modifie pas le coefficient de bonus-malus.