Le vélo séduit de plus en plus aux États-Unis. En 2024, 112 millions d’Américains ont pédalé au moins une fois, confirmant l’essor initié pendant la pandémie. Mais la sécurité et les infrastructures restent des défis à relever.

Le vélo séduit de plus en plus aux États-Unis

D’après l’étude U.S. Bicycling Participation Study 2024 menée par PeopleForBikes, 35 % des Américains âgés de trois ans et plus ont roulé à vélo en 2024. Parmi eux, les jeunes sont particulièrement concernés : la part des 3-17 ans utilisant un vélo est passée de 49 % à 56 %.

Ce chiffre montre à quel point le vélo séduit de plus en plus d’Américains, non seulement dans les grandes métropoles, mais aussi dans de plus petites localités où le vélo s’impose comme une alternative de plus en plus crédible.

Si cette tendance continue, elle pourrait changer en profondeur la mobilité urbaine aux États-Unis. Moins d’embouteillages, un air plus respirable et un mode de vie plus actif sont autant de bénéfices liés à l’essor du vélo. Sans compter les économies sur les coûts de transport et le plaisir de redécouvrir son environnement autrement.

Sécurité et infrastructures : encore du chemin à faire

Même si le nombre de cyclistes explose, la sécurité reste un sujet majeur. Dans beaucoup de villes américaines, les urbanistes conçoivent encore largement les routes pour les voitures, ce qui oblige les cyclistes à se frayer une place sur des axes souvent dangereux.

Si certaines municipalités comme Portland ou Minneapolis investissent massivement dans des pistes cyclables protégées, ces initiatives restent encore trop isolées pour répondre aux besoins croissants.

Développer un réseau de pistes continues et sécurisées est essentiel pour transformer l’essai et faire du vélo un véritable mode de transport du quotidien. Les États-Unis pourraient s’inspirer des grandes villes européennes, où la priorité donnée au vélo a permis un essor rapide de sa pratique. À Paris, par exemple, la multiplication des infrastructures dédiées en quelques années seulement a changé la donne.

L’impact des politiques publiques

Les politiques locales et nationales jouent un rôle clé dans la montée en puissance du vélo. Certaines villes et États américains ont déjà mis en place des incitations financières pour encourager son usage, avec des subventions à l’achat de vélos électriques ou des avantages fiscaux pour les employeurs favorisant la mobilité douce.

Toutefois, ces initiatives restent limitées et dépendent souvent du bon vouloir des élus. À l’échelle fédérale, les politiques de soutien au vélo pourraient être mises à mal si l’accent est de nouveau mis sur l’automobile et les énergies fossiles. Maintenir un cadre législatif favorable est donc un enjeu majeur pour l’avenir du cyclisme urbain aux États-Unis.

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L’influence du contexte politique

L’essor du vélo pourrait être freiné par un changement de cap politique. Si ces dernières années ont vu des investissements dans les infrastructures cyclables et les alternatives à la voiture, un retour à des politiques pro-automobiles pourrait ralentir cet élan. Les défenseurs du vélo ont donc tout intérêt à se mobiliser pour que la dynamique actuelle ne s’essouffle pas.

Avec plus de 340 entreprises impliquées dans le secteur et 1,4 million d’Américains engagés dans des actions de promotion du vélo, le mouvement a un poids certain. Mais pour peser sur les décisions, il est crucial de continuer à sensibiliser les citoyens et à revendiquer plus de moyens pour développer une mobilité urbaine plus durable.

Mobilisation citoyenne et rôle des associations

Heureusement, l’essor du vélo ne repose pas uniquement sur les décisions politiques. De nombreuses associations et initiatives locales participent activement à la démocratisation du vélo. En organisant des événements comme les « vélorutions », des campagnes de sensibilisation ou encore des actions pour sécuriser certains axes, elles font bouger les choses à leur niveau.

Grâce à ces efforts, de plus en plus de municipalités prennent conscience du potentiel du vélo et commencent à l’intégrer dans leurs projets d’aménagement urbain. Ce qui, à terme, pourrait accélérer la transition vers une mobilité plus verte et plus adaptée aux attentes des citoyens.

Le vélo, acteur clé du changement

Malgré les défis à relever, l’augmentation du nombre de cyclistes aux États-Unis est un signal fort en faveur d’une transition vers une mobilité plus durable. Si les investissements et le soutien politique suivent, le vélo pourrait rapidement devenir un pilier du transport urbain.

Pour encourager cette évolution, il est possible d’imaginer plusieurs leviers :

  • Des campagnes d’information pour inciter davantage d’Américains à troquer la voiture contre le vélo.
  • Des incitations financières comme des subventions à l’achat ou des réductions fiscales pour les employeurs soutenant le vélo.
  • Le développement des vélos électriques, qui élargissent le public en facilitant les trajets longs ou difficiles.
  • Un travail conjoint entre municipalités, associations et entreprises pour proposer des infrastructures adaptées et sécurisées.

Si ces actions sont mises en place, le vélo pourrait bien devenir une alternative crédible et durable aux États-Unis, comme c’est déjà le cas dans d’autres pays. Reste à voir si cette dynamique pourra se maintenir face aux défis politiques et économiques à venir.