Les rappels liés aux airbags Takata et la mesure « stop drive » interdisent de conduire certains véhicules jusqu’à remplacement des airbags défectueux. Mais quels risques encourt-on si l’on choisit de ne pas respecter cette interdiction ?

Rappel Takata : un défaut mortel

Les airbags Takata étaient montés dans une multitude de véhicules, de diverses marques, entre 1998 et 2019. Ils étaient réputés pour leur performance en cas de collision, mais un défaut de fabrication lié à l’utilisation de nitrate d’ammonium dans le déclencheur a provoqué des accidents graves.

Le gaz utilisé dans les airbags pouvait devenir instable avec le temps, entraînant des explosions non contrôlées, projetant des éclats métalliques dans l’habitacle. Cela a conduit à plusieurs décès et blessures graves dans le monde entier. En conséquence, les constructeurs ont dû lancer des campagnes massives de rappels pour remplacer les airbags Takata défectueux.

Pour assurer la sécurité des conducteurs et des passagers, une mesure de « stop drive » a été mise en place, interdisant la conduite des véhicules jusqu’à ce que les airbags soient remplacés. C’est une mesure stricte mais nécessaire pour éviter des blessures graves, voire mortelles.

Qu’est-ce qu’un « stop drive » et pourquoi est-il imposé ?

Le « stop drive » est une mesure qui empêche les conducteurs de continuer à utiliser leur véhicule si celui-ci est affecté par un défaut de sécurité, comme un airbag Takata défectueux. Dans ce cas précis, la défaillance du système d’airbag pourrait entraîner un accident beaucoup plus grave en cas de collision, augmentant ainsi les risques de blessures.

Les constructeurs concernés par le rappel doivent s’assurer que tous les véhicules affectés sont immobilisés tant que la réparation n’a pas été effectuée. Cela signifie que les propriétaires de ces véhicules doivent attendre que les airbags défectueux soient remplacés avant de pouvoir reprendre la conduite de leur voiture. Bien que la réparation elle-même prenne souvent peu de temps (environ 30 minutes à une heure), le délai pour obtenir un rendez-vous avec un concessionnaire peut être beaucoup plus long, ce qui complique la vie des automobilistes.

Quels sont les risques à ignorer un « stop drive » et à conduire malgré tout ?

Malgré les risques évidents, certains conducteurs peuvent être tentés de continuer à utiliser leur véhicule visé par un « stop drive », soit par négligence, soit par nécessité. Cependant, cette décision présente des risques importants.

Risques pour la sécurité

Le premier et le plus évident des risques est celui lié à la sécurité. Conduire un véhicule avec un airbag défectueux présente des dangers considérables, en particulier en cas de collision. Si l’airbag Takata se déclenche de manière incorrecte, il peut non seulement ne pas protéger le conducteur et les passagers, mais il peut aussi les blesser gravement. Le danger principal réside dans le fait que l’airbag défectueux pourrait exploser et projeter des éclats métalliques dans l’habitacle. Cela peut entraîner des blessures mortelles à grande échelle.

Conduire avec un airbag défectueux en sachant qu’un « stop drive » est imposé place également le conducteur dans une situation encore plus risquée en cas d’accident, car le constructeur n’assure pas la sécurité du véhicule tant que la réparation n’a pas été effectuée.

Risques juridiques

En plus du danger immédiat pour la sécurité, ignorer la mesure de « stop drive » pourrait entraîner des conséquences juridiques. D’une part, la conduite d’un véhicule visé par un rappel avec « stop drive » est une violation de la réglementation de sécurité routière. En cas de contrôle routier par les forces de l’ordre, le conducteur pourrait être sanctionné pour avoir enfreint cette interdiction de circulation.

D’autre part, si un accident se produit alors que le conducteur circule avec un véhicule qui a fait l’objet d’un « stop drive », cela pourrait avoir des conséquences légales graves. Les enquêtes sur les accidents se pencheront sur le respect des mesures de sécurité imposées par le constructeur, et si le conducteur a continué à rouler avec un véhicule visé par un « stop drive », cela pourrait compromettre sa défense, et le rendre responsable de l’accident.

Par ailleurs, si un accident se produit et que l’enquête montre que la cause était liée à un défaut de l’airbag Takata, l’assurance du conducteur pourrait refuser de prendre en charge les dommages, rendant le conducteur personnellement responsable des frais.

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Perte de garanties

En outre, la violation de la mesure « stop drive » peut entraîner la perte de la garantie du véhicule. Si le conducteur ne respecte pas cette mesure et subit un accident, il pourrait se retrouver sans recours auprès du constructeur ou de son assurance. De plus, si un défaut supplémentaire survient après un « stop drive » ignoré, le constructeur pourrait refuser de prendre en charge la réparation, arguant du non-respect des conditions de sécurité.

Que faire si votre véhicule est concerné par un « stop drive » ?

Si votre véhicule est concerné par un rappel Takata avec un « stop drive », contactez immédiatement votre concessionnaire ou le constructeur pour planifier la réparation. La plupart des constructeurs proposent des solutions de remplacement, comme des véhicules de courtoisie, afin que vous ne soyez pas privé de moyen de transport pendant la réparation.

Si vous avez des difficultés à obtenir un rendez-vous ou un véhicule de remplacement, formalisez votre demande par écrit et faites pression pour obtenir une réponse rapide. Vous ne devez pas subir de pénalité pour un défaut qui ne relève pas de votre responsabilité, et le constructeur doit garantir la sécurité des véhicules qu’il vend.

Respectez la mesure du « stop drive » pour éviter des risques

En résumé, il est crucial de respecter la mesure de « stop drive » qui accompagne les rappels Takata. Ne pas respecter cette mesure revient à prendre des risques considérables pour votre sécurité, ainsi que pour celle de vos passagers et des autres usagers de la route.

En cas de doute, n’hésitez pas à prendre contact avec le constructeur pour clarifier la procédure à suivre et obtenir un véhicule de remplacement le temps de la réparation. Vous avez droit à la sécurité et à la tranquillité d’esprit, alors ne laissez pas un défaut de sécurité compromettre votre vie ou votre avenir juridique.