À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, le malus écologique ne visera plus seulement les voitures neuves. Le marché de l’occasion est à son tour concerné, transformant les règles d’achat et de revente automobile en profondeur.

Le nouveau visage du malus écologique pour l’occasion

Dès le 1ᵉʳ janvier 2026, les règles changent pour l’achat et la vente de véhicules d’occasion récents. Jusqu’ici, seuls les véhicules neufs ou importés étaient concernés par le malus écologique. C’est une bonne nouvelle pour certains… mais moins pour d’autres !

À cette date, chaque transaction impliquant un véhicule déjà immatriculé après le 1ᵉʳ janvier 2015 pourra entraîner une taxe supplémentaire lors du changement de propriétaire. Sont visés les véhicules dépassant 131 g de CO₂/km ou pesant plus de 1 800 kg, à condition qu’ils n’aient pas subi de malus lors de leur première immatriculation en France. Cette mesure élargit donc le champ du malus rétroactif et encourage la mobilité plus propre sur le marché de l’occasion.

Quels montants prévoir avec le nouveau malus ?

La hausse du malus auto s’annonce marquante : le montant pourra grimper jusqu’à 100 000 euros pour les modèles très polluants dès 2028 ! Un plafond impressionnant, réservé aux véhicules les plus puissants et énergivores. Mais même sans atteindre ces sommets, l’impact sera significatif pour de nombreux conducteurs.

Pour mieux anticiper, il faut comparer les seuils d’émissions de CO₂ et les plafonds du malus sur plusieurs années. Les règles deviennent plus strictes et la note grimpe :

  • En 2026 : seuil abaissé à 108 g/km, malus maximum à 80 000 € ;
  • En 2027 : seuil à 103 g/km, plafond porté à 90 000 € ;
  • En 2028 : seuil réduit à 98 g/km, sanction maximale poussée à 100 000 €.

Autre nouveauté importante : on pourra désormais cumuler le malus CO₂ et la taxe au poids, sans aucune limite. Ce cumul, auparavant interdit, alourdira sensiblement la facture des voitures lourdes et polluantes.

Spécificités et exceptions du dispositif

Heureusement, il existe quelques exceptions dans ce nouveau barème du malus. Les critères varient selon la motorisation, l’âge ou encore l’origine du véhicule.

Les véhicules hybrides bénéficient de réductions spécifiques selon leur type : microhybride, hybride non rechargeable ou hybride rechargeable. Les voitures électriques restent exonérées du malus écologique pour l’instant. Quant aux modèles à hydrogène, ils profitent d’un abattement particulier, même si leur nombre reste faible sur le marché.

  • Microhybride : abattement de 100 kg jusqu’en 2027.
  • Hybride non rechargeable : abattement identique prolongé jusqu’en 2028.
  • Hybride rechargeable (plus de 50 km électrique) : avantage de 200 kg jusqu’en 2028.
  • Voitures électriques écoscorées : toujours exonérées du malus jusqu’en 2028.
  • Hydrogène : abattement porté à 600 kg dès 2028.

Côté carburants alternatifs, l’E85 (superéthanol) verra ses avantages fiscaux diminuer progressivement, faisant ainsi grimper son coût global. Ce choix gouvernemental fait débat, notamment sur le plan de la justice sociale et de la transition écologique.

Pourquoi étendre le malus aux voitures d’occasion ?

Le but affiché est clair : accélérer la transition écologique même sur le marché de l’occasion. Les véhicules anciens ou polluants pourraient devenir bien plus coûteux pour leurs nouveaux propriétaires. Cette réforme vise donc à renforcer l’efficacité du malus écologique appliqué aux véhicules neufs, en ciblant aussi les transactions de seconde main.

Autre objectif : limiter l’immatriculation tardive ou l’importation de voitures échappant jusque-là au malus. L’idée est simple : réduire le nombre de véhicules nocifs sur toute la durée de vie du parc automobile, pas seulement lors de la première mise en circulation.

Quels impacts pour les acheteurs et vendeurs ?

Le calcul du nouveau malus écologique se fera systématiquement à chaque transfert de carte grise pour les véhicules concernés. Les vendeurs risquent de voir la valeur de leur stock baisser, tandis que les acheteurs avertis privilégieront sûrement les modèles sobres ou électriques.

Pour faire un choix éclairé, il faudra examiner de près :

  • L’année de première immatriculation du véhicule ;
  • Le taux d’émissions de CO₂ (g/km) ;
  • Le poids total de la voiture ;
  • Le type de motorisation et ses éventuels abattements.

Avec l’entrée en vigueur du malus écologique sur le marché de l’occasion, choisir sa future voiture exigera une analyse attentive de ses caractéristiques environnementales. Les citadines sobres et hybrides devraient tirer leur épingle du jeu face aux gros SUV essence.

Tendances attendues et questions soulevées

Difficile encore de prédire l’effet exact de ce durcissement fiscal sur les habitudes d’achat. Le marché français devrait cependant évoluer rapidement vers des voitures faiblement émettrices, qu’elles soient neuves ou d’occasion.

Cette évolution soulève aussi la question de l’équité sociale, car tous les foyers n’ont pas accès à des modèles récents ou électriques. Le risque existe que certaines familles nombreuses ou professionnels voient leurs options abordables se réduire.

AnnéeSeuil CO₂ (g/km)Plafond malus (€)Poids minimum soumis (kg)
202511370 000
202610880 0001 800
202710390 0001 800
202898100 0001 800

Avec autant de paramètres à surveiller, rester informé sur l’évolution réglementaire devient indispensable avant toute transaction automobile dans les prochaines années.

Rester informé avant d’acheter ou vendre

Entre abattements, seuils évolutifs et nouvelles taxes, les acheteurs devront suivre de près les changements réglementaires. Avant toute transaction, consulter les barèmes officiels permettra d’éviter les mauvaises surprises.

Avant toute transaction, il reste essentiel de suivre l’évolution des aides et pénalités. Le bonus écologique 2025, par exemple, illustre l’autre versant de cette fiscalité automobile en constante mutation.