Novembre marque un tournant pour le marché automobile français. Légère baisse d’immatriculations, envolée des électriques et attente des consommateurs rythment la période.
Une conjoncture atone pour la voiture neuve
En novembre 2025, le marché automobile français peine à retrouver son dynamisme. Le volume de ventes atteint seulement 133 000 voitures neuves, soit une baisse du marché très mesurée de 0,29 % par rapport à l’année précédente. Ce chiffre interpelle dans un contexte où les mesures de soutien semblaient prometteuses.
Depuis janvier, la tendance négative se confirme. Les statistiques affichent un cumul annuel inférieur de près de 5 % au rythme de 2024. À ce rythme, moins de 1,7 million d’immatriculations de voitures neuves seront comptabilisées sur douze mois. On reste loin des niveaux pré-crise sanitaire qui faisaient référence il y a quelques années.
La part inédite des voitures électriques : l’éclaircie du paysage
L’évolution la plus marquante vient des motorisations alternatives. Pour la première fois, une part record : 26 % des immatriculations de voitures neuves en novembre concerne des modèles 100 % électriques. Une croissance spectaculaire de 47 % anime le secteur, portée par plusieurs leviers incitatifs.
Cette percée s’explique par l’obligation pour les flottes d’entreprise d’intégrer plus d’électriques et par l’attrait croissant des particuliers grâce au leasing social. Ce dispositif, lancé depuis octobre, facilite l’accès à ces modèles via la location avec option d’achat, souvent soutenue par les aides de l’État.
Comparaison avec les autres énergies
Les moteurs hybrides classiques peinent à rivaliser avec la progression fulgurante des voitures électriques. En novembre, même l’essence est dépassée dans le mix énergétique, tandis que le diesel poursuit sa lente disparition sur le marché domestique français.
Cette évolution modifie durablement la répartition des motorisations. Alors que les carburants fossiles dominaient encore récemment, les préférences basculent désormais vers des solutions zéro émission plébiscitées autant par les particuliers que par les professionnels.
L’impact des politiques de soutien
Plusieurs mécanismes accompagnent cette dynamique. Outre l’incitation financière à l’achat ou à la location d’électriques, un cadre réglementaire impose aux entreprises d’inclure un minimum de véhicules propres dans leurs commandes. Ce double effet structure l’offre et la demande.
La visibilité offerte par ces politiques encourage toujours plus de ménages à franchir le pas, réduisant ainsi leur empreinte carbone tout en renouvelant leur mobilité. Malgré cela, l’ensemble du marché automobile français n’en tire pas tous les bénéfices attendus faute de reprise générale des volumes.
Un engouement mesuré chez les particuliers
Si la filière locative profite de cette mutation, les achats directs par les clients privés montrent un certain essoufflement. En novembre, la part des particuliers tombe à 49 %, en baisse sensible sur un mois. La désaffection pour le neuf s’accélère : -7 % chez eux contre -5 % pour le marché global. Plusieurs raisons expliquent ce phénomène.
L’incertitude économique, la gestion du budget familial et l’attente d’évolutions législatives autour des taxes, bonus écologique et malus freinent les décisions. Entre inflation, débats sur le projet de loi de finances et volatilité de l’emploi, beaucoup préfèrent attendre avant d’investir dans une voiture neuve.
Quels constructeurs dominent le palmarès ?
Le podium des ventes de voitures particulières conserve ses habitudes historiques. Renault capte près d’un cinquième du marché national, devant Peugeot qui reste fidèle à la deuxième place. D’autres marques maintiennent de solides positions dans un environnement concurrentiel tendu, notamment grâce à l’élargissement de l’offre hybride et électrique.
On note aussi l’irruption de nouveaux modèles adaptés à la transition écologique et aux goûts du public hexagonal : citadines compactes, SUV polyvalents ou berlines familiales électrifiées séduisent large. L’agilité industrielle et l’innovation demeurent essentielles pour s’imposer dans cet univers mouvant.
- Renault : leader avec près de 20 % de parts de marché
- Peugeot et Volkswagen complètent le trio de tête
- Les marques asiatiques et européennes gagnent du terrain sur le segment électrique
- Diversification rapide des gammes et segments en forte demande
Location courte durée : une carte à jouer dans la tempête
Le canal de la location courte durée tire son épingle du jeu en cette période agitée. Depuis début 2025, les loueurs enregistrent plus de 21 000 immatriculations supplémentaires par rapport à l’an passé. Ils compensent ainsi la baisse des ventes privées et limitent la casse sur le marché automobile français.
Cette dynamique provient de plusieurs facteurs : essor du tourisme interne, flexibilité recherchée par les entreprises et évolution des usages privilégiant l’usage à la propriété. Autrement dit, la mobilité se réinvente et l’industrie doit sans cesse s’adapter pour répondre aux nouvelles attentes.
| Segment | Évolution (novembre 2025) | Part de marché |
|---|---|---|
| Voitures particulières neuves | -0,29 % | 100 % |
| Électriques | +47 % | 26 % |
| Canal particuliers | -7 % | 49 % |
| Location courte durée | +21 000 immats | en forte hausse |
Quels défis et opportunités pour la suite ?
À l’aube de 2026, plusieurs inconnues planent sur l’avenir du marché automobile français. Entre exigences environnementales, innovations technologiques, gestion des prix de l’énergie et arbitrages budgétaires, l’écosystème auto doit composer avec une équation complexe. Un contexte politique incertain pèse également sur la visibilité réglementaire.
Dans cet environnement changeant, chaque acteur cherche ses repères. Stratégies commerciales ajustées, accélération vers l’électrique et adaptation des offres de financement façonneront le paysage des prochains mois. Les tendances à venir seront scrutées de près par les investisseurs comme par le grand public.














