La trajectoire du malus écologique évolue. Pour 2028, un revirement politique rebat les cartes de la fiscalité automobile.
Des ajustements inattendus dans le calendrier du malus CO2
Après des discussions animées à l’Assemblée nationale, l’annonce tombe : il n’y aura pas de hausse du malus CO2 en 2028. Alors que beaucoup anticipaient un durcissement progressif du barème du malus, le gouvernement suspend finalement la progression prévue pour cette année-là.
Cette décision marque un tournant dans la gestion de la fiscalité automobile. Pour 2026 et 2027, la montée en puissance du malus reste validée. Cependant, contre toute attente, la grille applicable en 2027 sera simplement maintenue l’année suivante. Ce coup d’arrêt administratif bouleverse les calculs de nombreux automobilistes.
Le détail des réformes votées au Parlement
Une série d’amendements apporte de réels assouplissements au régime actuel. Les débats ont porté sur l’équité entre véhicules et catégories de familles. Chaque voix a pesé lors de ces arbitrages stratégiques. Des compromis sont apparus pour répondre aux attentes de toutes les parties prenantes.
Parmi les mesures phares, certaines concernent l’exonération du malus masse pour plusieurs profils de conducteurs. Une attention particulière est portée aux acheteurs de véhicules électriques et aux familles nombreuses. La fiscalité s’adapte ainsi à une mobilité plus inclusive.
Focus sur les véhicules électriques et hybrides
Les députés valident l’élargissement de l’exonération du malus masse à tous les modèles électriques neufs, sans distinction liée à leur éco-score. Cette avancée rebat les cartes sur le marché, sachant qu’environ 35 % seulement des voitures électriques commercialisées respectaient jusqu’ici les critères stricts d’empreinte carbone.
Dans ce contexte, même les modèles venus de régions où la production est moins vertueuse en termes de transition énergétique, comme l’Asie, y trouvent temporairement avantage. Cela crée un terrain de jeu mondial plus ouvert pour les manufacturiers. La question de la fabrication hors Europe anime donc le débat sur l’empreinte carbone globale des véhicules concernés.
L’allègement du malus pour les familles nombreuses
Un autre volet des réformes cible les familles avec trois enfants ou plus. Grâce à un amendement adopté, elles bénéficient désormais d’une exonération totale du malus masse lors de l’achat d’un véhicule neuf. Jusqu’à présent, la loi prévoyait déjà une réduction forfaitaire basée sur le nombre d’enfants à charge (un abattement de 200 kilos par enfant était appliqué).
Ce geste fort prend en compte la nécessité d’utiliser des véhicules plus grands et plus lourds pour répondre aux besoins quotidiens de transport familial. L’approche vise à alléger la facture verte pour ceux qui n’ont pas d’autres choix pratiques lorsqu’ils acquièrent une voiture spacieuse.
L’annulation du renforcement du malus CO2 prévu en 2028 traduit la recherche d’un équilibre entre objectifs environnementaux et réalités sociales. D’un côté, certains défendent une fiscalité stricte pour accélérer la transition vers des véhicules moins polluants. De l’autre, l’exécutif ajuste sa politique face aux contraintes économiques rencontrées par de nombreuses familles françaises.
Les territoires ultramarins profitent aussi d’assouplissements spécifiques puisque des aménagements moins restrictifs sont votés pour tenir compte des particularités locales en matière de circulation et d’offre électrique. Cette adaptation progressive des règles nationales répond aux contextes régionaux variés.
Comparatif : la France et ses voisins européens sur le front du malus auto
À l’échelle européenne, chaque pays trace sa route vers la décarbonation, mais module le rythme et l’intensité de ses leviers fiscaux. Le report du malus CO2 en France diffère de stratégies voisines parfois plus radicales, notamment sur l’abaissement du seuil de déclenchement ou la taxation accrue des véhicules thermiques.
Voici quelques exemples illustrant la diversité des approches chez nos partenaires européens :
- Allemagne : encouragement marqué à l’hybride rechargeable, peu de pénalités directes sur le thermique
- Espagne : fiscalité modulable selon les communautés autonomes, avec bonus/malus localisés
- Pays-Bas : taxation dense sur le poids, accompagnée de subventions conséquentes à l’électrique
La France adopte une position intermédiaire : ambitieuse mais modulée, dans un contexte où le coût de l’électrique reste un sujet central, notamment pour ceux qui tentent de maîtriser le coût de recharge à domicile.
Tableau : synthèse des principaux changements adoptés
| Mesure | Description | Mise en application |
|---|---|---|
| Gel du malus CO2 en 2028 | Aucune progression par rapport à la grille 2027 | Dès l’exercice fiscal 2028 |
| Exonération malus masse pour électriques | Étendue à tous les véhicules électriques neufs, quel que soit l’éco-score | À partir du 1er juillet 2026 |
| Exonération familles nombreuses | Familles de 3 enfants et plus exemptées du malus masse | Immédiate |
| Aménagements Outre-mer | Conditions allégées pour certains véhicules | Sous conditions locales |
Suivre les évolutions du malus CO2 devient un véritable défi, tant les paramètres prennent en compte des usages variés et un subtil mélange de considérations économiques, sociales et environnementales. Rien n’est figé : chaque session parlementaire réserve son lot de surprises et de régulations inédites.














