Le bonus écologique figure parmi les dispositifs les plus attendus par les futurs acheteurs de véhicules électriques. Après plusieurs années de durcissement progressif — critères d’éco-score, plafonds de revenus, exclusions de nombreux modèles — l’année 2026 s’annonce décisive. Plusieurs interrogations demeurent : quelles seront les nouvelles règles ? quelles aides resteront accessibles ? et surtout, quels modèles pourront encore bénéficier du dispositif ?

Un bonus recentré sur les modèles fabriqués en Europe

Depuis 2024, le bonus écologique repose sur un éco-score mesurant l’empreinte carbone complète d’un véhicule — production, matériaux, transport — un système déjà détaillé dans la page dédiée au bonus écologique en France. En 2026, ce filtrage sera encore renforcé. L’objectif est clair : soutenir la filière européenne et garantir l’accès à des modèles réellement vertueux sur l’ensemble de leur cycle de vie.

En pratique :

  • Les véhicules fabriqués en Europe, au Maghreb ou au Royaume-Uni devraient conserver leur éligibilité.
  • Les modèles en provenance de Chine risquent d’être davantage restreints, sauf s’ils répondent à un éco-score amélioré.

Cette orientation influence déjà les stratégies des constructeurs, avec une relocalisation partielle des productions sur le sol européen.

Quels montants pour le bonus écologique en 2026 ?

Les montants définitifs ne seront communiqués qu’en fin d’année 2025, mais les projections reposent sur les tendances constatées depuis 2022.

Montants attendus en 2026

  • Pour les particuliers : entre 2 000 et 4 000 €
    avec un bonus majoré pour les ménages modestes.
  • Pour les professionnels : environ 3 000 €
    sous réserve du respect de l’éco-score et d’un plafond de prix d’achat.

Plafond du prix d’achat

Le montant maximum d’achat devrait rester inchangé :
47 000 € prix catalogue pour une voiture électrique neuve, hors options.

Bonus majoré : un maintien pour les ménages à revenus modestes

Comme en 2025, les foyers considérés comme modestes selon le revenu fiscal de référence (RFR) devraient bénéficier :

  • d’un bonus allant jusqu’à 6 000 €,
  • sous conditions de ressources,
  • et uniquement pour des véhicules électriques fabriqués dans la zone européenne.

Cette mesure vise à soutenir l’électrification des ménages pour qui le coût d’entrée reste élevé.

Les conditions d’éligibilité en 2026

Le bonus écologique 2026 devrait conserver des critères désormais bien installés :

1. Type de motorisation

Seuls les véhicules 100 % électriques ou les utilitaires légers électriques seront éligibles. Les hybrides rechargeables resteront exclus.

2. Un véhicule neuf exclusivement

Le bonus concerne uniquement les véhicules neufs et immatriculés pour la première fois.

3. Un engagement de détention du véhicule

Obligation de conserver la voiture au moins 12 mois et 6 000 km avant revente.

4. L’éco-score renforcé

Critère central du dispositif, il pourrait intégrer :

  • le bilan carbone total des batteries ;
  • l’origine des matières premières ;
  • les lieux de production des composants majeurs ;
  • les modes de transport utilisés pour l’acheminement.

Plus l’empreinte carbone est élevée, plus les chances d’éligibilité diminuent.

Quelles exclusions prévues en 2026 ?

Comme chaque année, certaines catégories de véhicules seront exclues du bonus :

1. Les véhicules trop lourds

Le seuil de masse devrait rester fixé autour de 2,4 tonnes, hors véhicules adaptés PMR.

2. Les modèles fabriqués dans les zones à forte intensité carbone

Les véhicules importés en grande majorité d’Asie risquent d’être disqualifiés, sauf si leur production devient plus vertueuse.

3. Les voitures dépassant le prix plafond

Tout modèle dépassant 47 000 € restera automatiquement exclu.

4. Les véhicules ayant un score environnemental insuffisant

Même pour un prix conforme, un éco-score trop faible rendra l’aide inaccessible.

Le bonus conversion : sera-t-il maintenu en 2026 ?

La prime à la conversion accompagne souvent le bonus pour accélérer la sortie des véhicules thermiques anciens. En 2026 :

  • Elle pourrait être réduite,
  • réservée aux ménages modestes,
  • et liée à la mise au rebut d’un ancien diesel ou essence polluant.

Montant estimé : entre 1 500 et 3 000 €, selon les revenus et la motorisation du véhicule mis au rebut.

Impact sur le marché automobile en 2026

La révision constante des bonus influence fortement le choix des automobilistes et les stratégies des constructeurs. Les effets attendus sont :

1. Un marché davantage européen

Les marques asiatiques devront réagir : augmenter leurs capacités en Europe ou revoir leur bilan carbone.

2. Des prix plus homogènes

L’exclusion d’un grand nombre de modèles importés pourrait favoriser une stabilisation du marché.

3. Une montée en gamme des véhicules électriques

Les constructeurs européens misent sur la qualité, la batterie longue durée et les plateformes avancées.

4. Une demande en progression chez les ménages modestes

Le bonus majoré est un levier essentiel pour démocratiser les modèles compacts.

Les modèles susceptibles d’être éligibles en 2026

Bien que la liste officielle ne soit pas encore connue, les tendances actuelles permettent d’identifier plusieurs véhicules fabriqués en Europe :

  • Renault Mégane E-Tech
  • Renault Scénic E-Tech
  • Peugeot e-208
  • Peugeot e-308
  • Fiat 600e (production européenne annoncée)
  • Volkswagen ID.3 et ID.4 (selon éco-score final)
  • Hyundai ou Kia fabriqués en Europe (si relocalisation confirmée)

Les nouveautés européennes prévues en 2026 pourraient aussi entrer dans la liste hormis les modèles premium dépassant le prix plafond.

Vers une nouvelle génération d’aides en 2027 ?

L’Union européenne prépare déjà une refonte globale de sa politique d’électrification, harmonisée entre États membres. Le bonus français pourrait évoluer dans la foulée :

  • bonus entièrement indexé sur le bilan carbone certifié ;
  • nouvelles règles pour les batteries ;
  • soutien accru aux modèles fabriqués sur le sol européen.

Le bonus 2026 marquera ainsi la transition vers une fiscalité davantage alignée sur la neutralité carbone.